Restauration de la Rodéo 6 2B de Thierry.64

Je vous ai épargné la pulvérisation de mastic et le ponçage à l'eau au 600 avant peinture... Comme ça a l'air rapide et facile comme çà...

Même chose pour le réservoir, il était pas beau avec de la corrosion interne et la goulotte de remplissage dessoudée à un endroit. Donc je l'ai attaché à la bétonnière en l'ayant rempli à moitié de sable et de petits graviers. J'ai fait tourner pendant 5 ou 6 heures. Je peux vous dire que la rouille à l'intérieur était calmée !. Le peu qui restait a été vaincu à l'acide chlorhydrique. Super rinçage, séchage. Reprise de la soudure à l'étain de la goulotte. Ensuite, préparation de résine époxy qu'on verse à l'intérieur, on tourne bien dans tous les sens, on retire les bouchons qu'on avait mis et on balance le surplus. On laisse sécher. La prise est longue, supérieure à 48h00. Peinture + repose. Je regrette de ne pas avoir pris de photos de toutes les étapes, c'est pour çà que je détaille ici.

Le pire, après tous ces efforts, c'est qu'en voulant remettre le bouchon de vidange, j'ai serré trop fort et j'ai fait sauter la soudure étain qui maintient l'ensemble (bouchon /support bouchon) sur la coque du réservoir. Résultat des courses : dépose du réservoir, réfection de la soudure du support de bouchon, remise en peinture et repose. Là, je peux vous dire que lorsque j'ai revissé le bouchon de vidange j'ai fait gaffe à pas forcer comme un malade. J'avais eu également peur que la chaleur que j'ai dégagée pour ressouder le support de bouchon ne m’aie détérioré la résine époxy à l'intérieur. A priori rien n'a bougé.

Pose des amortisseurs avant. Inutile de vous préciser (mais je pense que l'aviez compris) que toutes les pièces d'usure sont neuves.

Réfection de la crémaillère (démontage, dégraissage, peinture, soufflets neufs + rotules) remontage et repose. Je sais, il faudra l'enlever lors de la pose du moteur mais c'était pour repérer les cales d'épaisseur que j'avais mélangées au démontage. Avec un bon niveau laser et en ayant pris soin de mettre le châssis pile de niveau j'ai vite retrouvé laquelle allait à droite et à gauche.

Passons maintenant au moteur. Je n'ai pas pris non plus de clichés de la réfection des satellites mais sachez que chaque élément a été démonté nettoyé, traité, repeint et testé avant remontage. Je parle de l'allumeur, de la pompe a essence, de l'alternateur de la boite à air et de la pompe à eau. Le carbu est neuf.
Chose également importante, c'est un 688 C7/11 en clair, c'est celui de la 4L F6 et non celui d'origine de la rodéo qui devrait être un 688 10. Peu importe, c'est la même chose car il reçoit une pipe d'admission ouverture 32 avec un Zenith 32 IF.

Ha oui, vous noterez sur la photo précédente que les conduites de frein sont neuves également.
J'avais aussi profité du démontage moteur pour y mettre un kit d'embrayage neuf. Le moteur n'a pas été déculassé. Tout simplement parce qu'on l'a fait tourner préalablement (posé sur une palette...) en présence d'un ancien mécano qui connaît les cléons par cœur. Il n'a décelé aucun bruit suspect. Lors de la préparation avant démarrage, l'huile qu'il contenait avait été minutieusement examinée et ne contenait pas d'eau. Le liquide de refroidissement (ou plutôt devrais-je dire l'eau rouillée...) ne contenait pas d'huile, on pouvait donc raisonnablement penser que le joint de culasse avait tenu bon jusque là. L'examen de la chaîne de distribution nous indiquait que celle-ci avait été refaite (cale tendeur neuve). Compte tenu de ce diag et de la robustesse connue de ces moteurs, je prends le risque de le reposer tel quel. J'ai bien sûr démonté le carter d'huile, nettoyage de la pompe à huile remontage joints neufs etc et pareil pour le cache culbuteurs. Nettoyage complet du circuit de refroidissement de la culasse.

Réfection des joues d'aile.

Çà ce voit....travail d'amateur

Je reste sans voix devant la qualité de ton travail

Ah oui là tu ne plaisante pas quant tu crée un post tu nous fait 4 pages en 1 jours et coté travail champion aussi par tous le taf et la qualité de réalisation,

Perso je n'aurai pas osé coupé le châssis de la R4F6 pour en faire un châssis de R4 classique mais là tu as osé et réussi à te refaire un super châssis tous neuf, qui a du être un énorme travail mais au moins maintenant tu sais qu'il n'a plus de souci et il aura la bonne cote

Ton travail sur le tablier est aussi superbe félicitation, je viens de relire une deuxième fois le post mais je crois qu'il va me falloir le regarder encore plusieurs fois pour voir tous les détails du travail que tu as fait dessus

encore une fois chapeau et superbe travail continu comme ça et tu va avoir une des plus belle 2B

A+

Un grand merci Rod54X4 pour tous ces compliments mais rien n'est parfait loin de là...
S'agissant du tablier, et des autres pièces d'ailleurs, j'ai bien observé les endroits où c'était abîmé et surtout pourquoi c'était abîmé. Je veux dire que j'ai cherché les racines du mal et j'ai tenté de les corriger lors de la réfection.
Je ne veux pas remettre en cause bien sûr l'esprit créatif des ingénieurs de l'époque, mais certaines choses m'ont parues faites en dépit du bon sens. A titre d'exemple, je citerai le trou sur le longeron à l'arrière, pile poil dans l'axe de projection d'eau du pneumatique. A l'intérieur, de la mousse polyuréthane... Comment voulez-vous que la rouille ne s'y mette pas !?
Ce trou a bien évidemment été bouché ainsi que les plus petits en bout de longeron et cette satanée mousse polyuréthane enlevée.



Même chose lorsque j'ai fait sauter les points de soudure du plancher fixé aux longerons. Je me suis aperçu qu'entre les points de soudure...Rien ! pas une parcelle de mastic ! Comment voulez-vous que l'eau ne s'infiltre pas dans les longerons.
Je ne suis pas surpris que toutes ces voitures étaient bouffées par la rouille ce n'est même pas un problème lié aux connaissances de l'époque (le mastic d'étanchéité existait il y a 40 ans) mais plutôt un problème de conception ou de rentabilité économique.
Tout ceci a donc été repris et mastiqué au Sika 11FC . Plus une goutte d'eau ne s'infiltre entre la tôle du plancher et les longerons.
Pour le tablier c'est pareil. Je me suis aperçu qu'il était bouffé parce que de l'eau s'était infiltrée par les trous des fixations de la baie de pare brise. Cette pièce en polyester vient se fixer sur le tablier. Elle est prise par des vis (ou rivets je ne sais plus). L'eau coulant sur la baie de pare brise finit par s'immiscer dans les interstices de ces fixations qui ne peuvent rester étanches avec le temps. L'eau s'emmagasine alors dans le caisson en dessous qui la retient et on a droit à de superbes perforations !
Il fallait donc revoir les fixations de cette baie de pare brise à mon sens mal pensées. A la place des trous, j'y ai préféré des tiges filetées saillantes donc plus de trous sur le tablier et plus d'eau qui rentre. Ces tiges correspondent parfaitement avec les trous de la baie en polyester qui vient s'enfiler dessus. Une rondelle et un écrou sur le polyester et le tour est joué. Voir photo.

Il en va de même pour l'électricité qu'on verra plus tard. Mais quand je vois la conception de la barrette de connexion d'origine sur le faux châssis... (C’est celle qui dispatche l'éclairage arrière) Il y a de quoi bondir. On vient placer des connexions électriques non étanches dans l'axe de projection d'eau de la roue arrière gauche... Si on veut que ça tombe en rade très vite, c'est comme ça qu'il faut s'y prendre.
J'ai donc amené le faisceau qui vient de l'avant dans une gaine cintro étanche type électricité bâtiment puis la séparation du circuit pour les feux arrière se fait dans une boîte étanche plexo (type électricité bâtiment) placée le long du longeron.
Je vais donc faire bondir les puristes fanas du "tout comme c'était à l'époque". Ce n'est pas ce que je recherche. Mon but c'est l'aspect extérieur au premier regard qui doit être conforme à ce qui existait à l'époque mais pour le reste, c'est l'efficacité et la longévité qui priment. Par exemple, pour voir cette boîte étanche, il faut se coucher sous le véhicule. Elle est invisible de l'extérieur. Autre exemple, la pompe à pied du lave glace est la même qu'à l'époque et au même emplacement. Sauf que fini les fuites de lave glace sur le tapis et le jet qui sort à peine du gicleur... : c'est un contacteur dissimulé dans la pompe qui déclenche une pompe électrique. Je trouve que c'est plus efficace et l'aspect est préservé.

Mais poursuivons cette restauration.
Lors de la descente du moteur, j'en avais profité pour insérer les cardans eux aussi refaits à neuf.



Détail du silent bloc de fixation de boîte neuf lui aussi.

Tiens, la fameuse gaine cintro et sa boîte étanche.

Mais gardons l'ordre chronologique et attaquons nous à la bassine. Un gros travail en perspective.



Ici on peut voir la reprise de la découpe massacrée au niveau du frein à main.



Chaque trou, chaque rayure et repris et mastiqué.